3 déplacements, 12 courses.
Parmi ce qui coûte le plus cher dans la course, il y a les frais de déplacement. Pour ma part, j’en suis à trois voyages. Engagé dans deux catégories sur chaque réunion, je fais quatre course par week-end (500 Cup et VMA 350). Quand on a son avenir largement derrière soi et qu’on aime toujours courir, la solution est intéressante.Lédenon, un des circuits importants du championnat de France Promos, avec Pau. Deux circuits façon « tobogan ». Deux circuits qui font dire : « si tu y vas vite, tu vas vite partout (vieille référence au « Ricard » qui va peut-être ré-ouvrir) ». Nouvelle rencontre avec les copains en cours et les anciens. Visions d’avenir aussi avec Emil’. Un copain en cours de construction que j’espère bien accompagner en 2012. Accessoirement, adoption d’un nouvel animal. Développement.
Les forces en présence à Lédenon :Ma Pomme en « 500 Cup » et « 350 Post Classic » ;
Eric « Fast Papy » en « 350 Post Classic » (52 balais “aux prunes” comme moi), « Gaby » qui nous a rejoints dans les courses d’anciennes, lui aussi en « 3&1/2 »
Emil’, jeune pousse de 25 ans qui met du gros gaz en Promos 1 000.
Pour le déplacement et la logistique on a ça :
Remorque de 3,7 m de longueur intérieure, autocaravane de 7m et quelques. On a emmené 5 motos. 4 pour courir plus une 125 CBR, ex Junior Cup, pour aller faire les courses et servir sur le paddock.Arrivons à Lédenon.Le mercredi, je me farcis par les nationales et pour faire des économies les 750 bornes entre mon nord de l’IdF (j’habite à 10 km du circuit Carole) et Lédenon. Total : 13h30, arrêts compris. A 22h00 et des brouettes, je récupère à la gare de Nîmes Emil’ qui a sauté dans le TGV après sa journée de boulot.
Jeudi matin : Emil’ et moi déballons tout le barda et montons la tente de 24m² qui va accueillir le reste de la troupe. L’après-midi, on entre dans ce qu’on est venu faire : de la moto à Lédenon. Un roulage chacun dans chaque catégorie, on reprend contact avec Lédenon. Quel bonheur !
Le jeudi en fin d’après-midi, arrivées de Jean-Luc « Le Patron », de notre hôtelière fantastique Catherine et d’Eric. Gaby se présente en solo un peu plus tard.
Catherine, habituellement irréprochable me fournit une chaise en plastique qu’elle a bidouillée mais qui croule sous mon modeste poids (73 kg). Ma première chute à Lédenon. Ca me rappelle mon fils aîné qui s’en était mis une à Nogaro il y a 24 ans (il en a 25) en tombant de la poussette.
Dans le cours de la soirée, Emil’ prend la 125 CBR et va chercher sa copine à la gare de Nîmes. En gros, à 23h00 le groupe est réuni.
Vendredi, bricolons, contrôlons, roulons.Un autre copain est arrivé : Patrick, connu sous le pseudo « rd92 » sur « cuir et mégaphone ». Il a amené sa partie-cycle (TZ 77), Jean-Luc son moteur (400 RD). On se met au boulot pour réunir les deux.
Bitza comme il eût été possible il y a 35 ans. Un moteur de 400 RD dans une partie cycle de TZ 77. Juste que ça rentre au chausse-pied parce que les ailettes du 400 RD, ça prend une place folle dans le cadre.Comme d’hab’ le vendredi est une grosse journée. 2 roulages par catégorie pour moi, plus deux contrôles administratifs et techniques et deux fois l’équipement. Ce n’est pas au même endroit en Promos et en anciennes. Mes bottes raide de neuf passent comme une lettre à la Poste alors que j’avais dû négocier sévère au Mans. Pour les briefings, j’arrive facilement à n’en faire qu’un seul. Lors de celui des 500, je signe aussi la feuille pour le VMA, devant tout le monde. J’ai oublié mes lunettes et je tends les bras. Les jeunes du 1er rang se paient gentiment ma poire … Vous verrez dans 15 ans (n’est-ce pas salopiaud de Greg’) !
Le soir, on monte de nouvelles boîtes à clapets sur ma 3&1/2. C’est mon pote Eric « Fast Papy » qui nous a dégotté ça aux Etats-Unis.
Samedi, enchaînons.Ding ! Ding ! Réveil à 7h00, puisque premiers chronos à 8h30.
Petit déj’ où je négocie un point de vocabulaire avec Catherine. Ceux qui me connaissent savent combien je suis pénible avec la précision du langage. Cath’ et son Jean-Luc d’homme appellent le « fer à cheval » l’ »escargot ». Le premier est à Lédenon, le second à Nogaro. Il est vrai que les virages se ressemblent un peu. Comme j’aime beaucoup Catherine, je lui propose un moyen terme : « l’escargot de fer ».
J’attaque avec la 500. Trop tôt dans la journée, je suis à une seconde de ce que j’avais fait en course il y a deux ans. Résultat, 31ème sur 36. Conforme à mes positions habituelles, mais je ne suis pas content de mon chrono. Je laisse la 500 pour sauter immédiatement sur la 350. Là, je lâche une seconde par rapport à mon temps en 500. Je place toutefois la 12ème 350 sur 22. C’est mieux mais j’ai de gros soucis de tenue de route. Impossible de prendre la descente entre le fer à cheval et la cuvette à toc avec la Yam’ alors que je passe les doigts dans le nez et le plaisir aux lèvres avec la CB.
Vers 10H00 j’assiste Emil’ qui a sa séance chrono en Promos 1 000. Pneus neufs pour lui, d’où plus d’angle. Il accroche et casse son sélecteur à la « Cuvette ». Cette saloperie de casse va le poursuivre.
15h00, course qualif’ d’Emil. Jean-Luc « Le patron » lui a ressoudé son sélecteur. Il l’accroche de nouveau dans la cuvette, lors du tour de chauffe. Il part quand même, en passant les vitesses comme il peut avec un sélecteur sans embout. Il finit par rater une vitesse à « l’escargot en fer à cheval » et chute. Dommage, il était bien placé.
16h30, j’entame l’enchaînement de deux courses. 14 tours de 500, mais je me doute que je n’en ferai que treize étant à environ 10 secondes de la pole. Il faudra ensuite comme pour les chronos sauter immédiatement sur la LC pour 12 tours (et là, je n’en prends pas un).
27ème sur 36 en 500, après un bon départ et trois excellents premiers virages, avec l’habituelle cohorte d’une douzaine de concurrents grattés. Je fais le « tour d’honneur » très, très vite, sans prendre le temps de saluer les commissaires. Qu’ils m’en excusent, ce n’est pas du tout mon habitude.
Un coup de flotte en gardant le casque sur la tête et c’est reparti. Bon départ, pas super. Je tape mon pote Eric qui m’a collé deux secondes aux chronos et là, on entame un festival de dépassements. On a dû s’en faire une quinzaine entre le départ et la Carierasse (le « gauche qui tue »).
Au bout de trois tours, gros ralentissement du moteur à la Cuvette. Traumatisé par mes lustres de 2T (1 lustre = 5 ans, c’est une unité d’astronomie), je débraie immédiatement et rentre au parc en camionnette.
Avec la 500 dans le « fer à cheval ». Le casque devrait être au-dessus de la main intérieure, espèce de poireau !
Même endroit avec la 350. Même traj’, même défaut de position …Bon, il y a pire que moi. Notre pote Gaby qui déhanche presque à l’envers. Clin d’œil à toi camarade …Très jolie photo d’Eric prise par Catherine. On dirait qu’il vole au-dessus de la piste.Le soir, c’est parti pour une séance de mécanique. La LC est sensée avoir serré. La 500 n’ pas le bon braquet. Un peu de boulot en perspective sur la 350.
On sort les bougies : les deux sont nickel. On sort un premier cylindre : rien ! Deuxième cylindre : tout va bien. Etat du vilo ? Pas de souci. En fait, le problème venait d’un corps d’enrichisseur qui s’est dévissé du carbu. Trois coups de clé de 12 et c’était reparti.
Le Patron qui est capable d’un tour en 40 à Lédenon les yeux fermés sur un Solex organise un tour de circuit à pieds. Pendant ce temps, je bricole. So bad !
Bricolage sur la RD/LC. Lorsque Catherine a pris cette photo je lui ai fait remarquer qu’elle l’avait déjà 10 fois. Réponse : « oui, mais pas ici et maintenant ». Les femmes ont toujours raison.Dimanche : repartons !L’horaire prévu nous fout la paix. Pas de réveil matinal, mais une matinée bien occupée néanmoins. Réparations d’un pot de la LC d’Eric et du sélecteur d’Emil’. Le Patron joue du TIG.
Sur chaque course, Jean-Luc vient avec son poste TIG. Inutile de dire qu’il est très sollicité. Mais comme il est aussi le Patron de « mécano sans frontières » il y prend un immense plaisir. Immenses mercis à toi ô Patron.Les deux « Mac Gyver » au boulot. Jean-Luc (à droite) et moi-même en pleine séance de fraisage improvisée sur le sélecteur d’Emil’.10h00, Emil’ part pour sa consolante/repêchage. Je suis au panneautage avec Alex’ et on flippe comme des fous. Emil’ est super à l’aise. On l’a tous briefé avant le départ : « ton objectif est de gagner une ligne ». Il finit trois de cette course et remplit son contrat. Mais qu’est-ce qu’il nous a fait peur lorsqu’on a cru qu’il irait chercher le deuxième. Pense à mon vieux cœur et à celui de ton aimée cher ami …
11h30, deuxième finale 500. Départ correct comme d’habitude, mais je me déballonne dans les premiers virages. Je ne sens pas le truc et préfère couper. Erreur, il n’y a pas eu de chute collective et j’aurais pu passer. Bon, c’est toujours plus facile à dire après. Mode « Diesel », il me faut 4/5 tour pour me mettre dans le coup. Alex’ me panneaute et ça fait bien longtemps qu’on m’a panneauté. Quel confort ! J’améliore d’une seconde mon meilleur temps du week-end. J’en passe deux en couse et les laisse à trois et six secondes à l’arrivée. Bonne course mais seulement 29ème sur 36. Le problème est que le 28ème me colle deux secondes sur le meilleur tour. Pour espérer mieux, il va falloir que je me crache dans les mains.
A toc dans la descente avec la 500. Comme dit Eric, ce sont deux bananes : une sous le casque, l’autre dans le slip.Coupure repas. J’accueille le frère de mon épouse, donc mon « beauf’ » et sa mère, donc ma « belle-mère ». Armel, mon beauf’ est déjà venu me voir courir en se déplaçant depuis sa résidence Marseillaise. C’était au Ricard en 86 ou 87. Si sa mère s’est déplacée, c’est parce qu’elle venait me confier Pitchou. Petite chienne de marque inconnue que cette grande activiste de la cause animale m’a placée.
Pitchou. Chienne à peine plus grosse qu’un chat. Elle a vécu en Espagne, puis vers Marseille. Elle m’a été remise à Lédenon et va désormais me suivre sur tous les circuits.Revenons à nos motos. Fin de la pause repas, on y va pour les 3&1/2.
Placement sur la grille. Dans notre course il y a des 750 et une palanquée de 350. J’avance, tu recules, on finit par se positionner.Départ correct, bons premiers virages. Ca déroule, bonnes sensations, attaque mais la moto mollit au fil des tours. Dommage, le pilote en veut comme rarement. Un, deux, trois, quatre concurrents passent. La brêle mollit gravement, elle finit par ne grimper l’espèce de ligne droite de Lédenon qu’en 4ème. De plus, il fait chaud et je pense que l’huile de fourche est devenu de la flotte, d’où un avant très inquiétant.
Milieu de la 2ème finale en VMA. Le 133 et le 9 vont me passer, en raison de ma moto qui mollit au fil des tours. C’est un sport mécanique et il faut tout prendre en compte. Je ne me plains pas.Le « Patron » regarde ses moteurs rouler. Il est content. Même si le mien a molli au bout de quelques tours et on sait maintenant pourquoi, il s’est très bien comporté au début, me permettant de « courageux dépassements » à l’accélération . Celui d’Eric a été plus constant en performance et a ramené de bons points. Merci pour la « puissance par Sornin » (Powered by Sornin , pour les anglophiles).Trop frustré d’avoir ainsi rétrogradé, je mets un dernier gros coup de collier dans la fin du dernier tour. Grosse concentration sur l’accélération à la sortie de la cuvette, bonjour le gros coup de raquette ! Sortie dans le c*l du N°9, 13 000 tours dans l’espèce de bout droit, aspi, déboîtement au dernier moment, bilan : devant pour 3/100ème . Dis Zarco, t’aurais pas pu en faire autant ? Modestement, le Johan me fait beaucoup bondir.
Bon bilan pour notre équipe. Eric 7ème 350, moi 11 et Gaby qui score le point de la 15ème place. Reste à regarder Emil’ en 1 000 (c’est bête, l’an prochain il va revenir en 600).
Arrivée de la 2ème course 350. A gauche moi-même, au centre Gaby, à droite Eric. Eric fait du sport et ne fume pas, contrairement aux deux autres. Il est quand-même plus frais que nous …Là, notre jeune nous a fait une super course. Départ avant dernière ligne. Il gratte 2/3 places dans le premier tour. Il nous entame ensuite une remontée de la mort. Passe un concurrent par tour dans les 6/7 premiers tours, jusqu’à se retrouver environ 19ème, à la tête d’un groupe de 7/8 qui lui colle aux fesses. Pas facile après une telle remontée. C’est un peu comme s’il était en tête de la course. Il se fait repasser par un concurrent et assure quand-même jusqu’au bout. Magnifique course. Dommage que les ennuis de sélecteur soient précédemment venus semer le trouble. Tu vas vite à Lédenon, tu iras vite partout Emil’ (&600 en 2012 …) !
Emil’ dans ses oeuvres. La photo date de Magny-Cours. Emil’ est généreux en piste et aussi humainement. Lors d’un roulage, il a prêté sa moto à un gus qui la lui a collée dans le bac du triple. Depuis elle est devenue jaune. Mais Emil’ envoie toujours du gaz.Dimanche soir, rentrons.On a commencé à remballer entre la fin des 3&1/2 et les 1 000 d’Emil’. C’est le moment le plus pénible dans un week-end de course. Là, tout le monde participe et c’est bien. On en a déjà vu qui se défilaient largement à ce moment-là genre : « je vais chercher la feuille des temps » pour enchaîner sur « je suis tombé sur Machin et on a discuté ».
La course d’Emil’ est racontée plus haut, le Patron a embarqué avec la Patronne et notre top pilote Eric qui va revenir en avion vers ses terres. Gaby est reparti.
On se retrouve au restau avec Emil’, Alex’ et Kevin Hiernaux qui est venu faire une petite pige et fait quand-même 4ème en 1 000 Promos. Respect. On discute, on discute et l’heure tourne. On finit par sauter dans le camping-car et sa remorque chargée à bloc au cul. GaaZZZ ! Je dépose Emil’et Alex’ 3 minutes avant le départ de leur TGV en gare de Nîmes. La compétition nous habite …
Grands mercis à Catherine pour l’hôtellerie et les photos. On ne le dira jamais assez.