Après une année « blanche », pour cause de misères mécaniques diverses, J’espérais voir le bout du tunnel à la reprise du championnat en mars.
Malheureusement, la belle n’était pas encore totalement « déverminée » et l’ai du passer par la case démontage intégral/remontage en perspective de Carole, épreuve à laquelle je n’étais pas supposer participer, des obligations professionnelles me retenant à Marseille.
Finalement j’ai pu arriver Samedi sur le circuit, après avoir effectué quelques tours jeudi en fin d’après-midi qui m’avaient permis de constater qu’en carb, tout (ou presque) était à reprendre.
Heureusement, j’ai pu bénéficier de l’aide de Virgile, un ancien mécano d’une grande enseigne parisienne, reconverti dans le vélo, qui a pris les choses en main.
Grace lui soit rendue !
Samedi matin, donc, séance d’essai chrono. La moto est rétive, démarre difficilement et demeure affligée d’un trou (voire d’un gouffre) entre 4000 et 7000 t/m.
Quant à la partie cycle, on verra plus tard…
Je prends la piste au milieu du paquet, me retrouve vite englué au milieu de mes petits camarades.
Pas un seul tour clair, mais le moteur marche pas mal à haut régime… Après tout c’est le principal !
En revanche, à la fin de la séance, un bruit suspect monte du moteur ; je l’interprète comme un emballement et j’interromps immédiatement les essais pour en chercher la cause (suffisamment de galères comme cela).
Retour au barnum, on vérifie le haut moteur, la carburation… tout à l’air normal.
Je suis 5è temps, 2è ligne, pas simal pour une reprise.
Je mets l’incident sur le compte d’une petite crise de paranoïa (après un an de panne, quoi de plus naturel ?) On refait le plein, la première manche est dans deux heures et on part déjeuner.
A peine arrivé, Virgile se jette sur mes carbus, un tournevis à la main.
Pendant ce temps, je m’équipe, l’heure est à la concentration, et j’essaie d’évacuer un peu de tension…. Avant ce WE, je n’ai, en définitive pris le départ qu’à Croix, il y a plus d'un an.
Appel en prégrille, la pression monte… La grille s’ouvre, je m’élance et… trois petits virages et puis s’en va.
La cloche d’embrayage s’était éprise de liberté et aux essais, je n’avais rien vu, rien compris !
Retour aux stands, on remet tout en place à grand renfort de loctit au cas où…
Et on en profite pour peaufiner les réglages, jusqu’à 19h, manquant de se faire étriper par nos sympathiques concurrents et néanmoins amis dont on polluait l’apéro bien mérité.
Dimanche
Cette fois tout ( ?) est prêt.
Pas complètement car mon mécano, consciencieux jusqu’à l’extrême profite de l’heure qu’il reste avant la course pour nettoyer les étriers qui commencent à gripper.
Pré grille, tour de formation, tour de chauffe, on se positionne, p…, y a 17 tours à couvrir, pas le temps de cogiter, les feux s’allument puis s’éteignent, GAZZZ
5è sur la grille, 4è au premier virage, puis rapidement 3 à la sortie de la parabolique…
Les 2 premiers prennent quelques mètres, il ne faut pas que je me fasse décrocher, 4, 5 6, le repaire de freinage de Golf est en vu et la moto commence à s’agiter …
2è tour, les premiers ont accentué leur avance. Je force pour rester au contact, et de nouveau la moto me gratifie de beaux guidonnages dans chaque bout droit.
Il faut rendre la main, de peur de ne plus pouvoir maitriser les mouvements du guidon… Pas rassurant du tout
.
3è tour, Hôtel : Merde, d’où il sort celui là ?
C’est Bassignani, #55, 4è sur la grille qui vient de reprendre sa place avec autorité.
Commence un
mano à mano qui va durer jusqu’à l’arrivée.
Je lui plante des freinages genre « grenouille attack », mais il est plus fluide, plus propre, plus régulier….
Moi c’est assez souvent du grand n’importe quoi. Vu de l’arrière, j’imagine qu’il a pensé, plus d’une fois, que j’allais m’en mettre une.
Au niveau moteur, j’ai un petit avantage. Je ne lui mets pas un vent, mais à l’aspi, je passe.
Je reprends mon bien pour un ou deux tours, une virgule et le voilà devant à nouveau. A la faveur des premiers attardés, je reviens, je passe, il repasse, Impossible de le décrocher.
Je commence à ourdir un plan : le suivre jusqu’au dernier tour et lui planter un freinage à Golf….
Trois tours avant la fin, il m’ouvre la porte… . Au diable la stratégie, je double : trois tours, ça va le faire…
Et cette satanée moto qui danse la gigue à chaque bout droit. Je n’ose plus passer la 6 !
Dernier tour, je suis encore devant à la sortie du lent.
Je recule mon freinage à Golf, je sors en tête, le plus dur est fait… A moi le podium …
Mais, fatigue, stress, nervosité, je loupe le passage de la 5 au milieu de la ligne droite avant Hôtel : le moteur hurle, je coupe les gaz, j’attaque je freinage en désordre et il passe…
Caramba… Encore loupé !
Ç’est pas passé, mais c’était beau !