moto électrique : je dis oui !

Je fais du motocross depuis longtemps.

J’aime particulièrement les cross 2 temps.
Au début des années 2000, la mode du cross s’est mise au 4 temps. J’ai suivi la mode.
Le 4 temps en cross : trop fragile, trop cher à l’entretien, trop bruyant, ca ne glisse pas comme un 2 temps. L’efficacité est au RDV, mais le plaisir n’est pas le même. Je n’avais plus la violence et le bruit du « waaaaaaaaaaaaap » du 2 temps à la remise des gaz qui fait décrocher la roue arrière.
Je n’ai pas du tout été convaincu. J’ai gardé mon 400 4 temps un an. Je suis revenu au 250 2 temps, bien plus rigolo.

Et la semaine dernière, j’ai eu l’occasion de louer ça : une KTM électrique.


Je suis complètement conquis par le concept.
Le moteur est génial. Même s’il est peu puissant (25 ch).
Le silence permet d’entendre les pneus gratter sur le sol, et on peut piloter la remise des « gaz » à ce bruit, et ça c’est top.
L’embrayage et les vitesses ne manquent pas au final. On trouve le plaisir ailleurs. Le frein arrière au guidon m’a fait redécouvrir son utilisation.
Le silence est fortement agréable en tout terrain, sans oublier la possibilité de faire de la moto dans son jardin sans ennuyer ses voisins.
La remise de la puissance peut-être violente à la manière d’un 2 temps, et j’aime ça.

Bref, par rapport à ma cross, je perds un peu en plaisir sur certains points (bruit, vitesse, embrayage), mais le moteur électrique permet d’avoir des plaisirs autres et insoupçonnés quand on a conduit que du thermique. Et puis ça offre la possibilité de faire de la moto plus souvent puisque ca résout le problème du bruit pour les riverains On peut imaginer une ouverture plus régulière des terrains de cross, une autorisation de faire des balades en forêt avec la version homologuée, tout ça en harmonie avec les habitants.

Seule ombre au tableau, le prix… 12 000 roros, ca cogne. Mais on peut imaginer que ça va baisser avec la baisse du coût des batteries.

Je suis convaincu. Il me tarde même d’essayer une électrique sur piste.

Pierre

Attention !
Tu vas passer pour un écolo !

O.

bjr

rd92 est passé au scoot électrique avec bcp de bonheur je crois (d'ailleurs faut que je le relance pour l'essayer )
j'ai eu l'occasion d'essayer pendant un we une zoé, et j'ai aussi été très emballé, nerveuse, silencieuse, spacieuse, je n'ose pas imaginer ce que doit être la Tesla !

si je ne devais pas affronter 100 km de bouchon quotidien, je craquerai pour une zoé

gil

Pourquoi serait-ce embêtant d'affronter 100 km de bouchons avec une voiture électrique ?
Question d'autonomie ?

O.

non en moto je mets 40 min, en voiture il me faudrait 2h et encore en partant 2h avant !!!

gil

D'accord. Je pensais que tu les faisais en voiture.
De là ton intérêt pour un deux-roues électrique.

Ca me donne une idée : je vais monter une seconde MF (devenue Guzz-y-Troën - les habitués du forum sauront de quoi je parle) et je vais y monter un moteur de Zoé : ça fera une Guzoé.

Je m'en occupe dès demain.

O

Du moto cross on se retrouve aux bouchons parisiens
Je prefererais savoir si le comportement de la machine est identique. Quid des sauts?  Tu peux modifier l'assiete avec les "gaz" ... Decris nous un peu les sensations de pilotage.

Moi aussi j’ai essayé la zoé. Je suis d'accord avec toi monogil, c’est très bien !  
J’ai un concessionnaire BMW pas trop loin, ça donne très envie d’essayer le fameux scoot électrique…
Je pense que je vais réserver un essai très prochainement.

Les sensations de pilotage du cross électrique : très bonnes !

Les sauts sont agréables, et il est beaucoup moins nécessaire de faire attention au régime moteur quand tu sautes, du fait de la faible inertie du moteur.
Tu gères un saut comme avec un thermique, en l’air on tourne la poignée droite pour lever le nez, un coup de frein pour le baisser.
En fait, j’ai préféré sauter avec le moteur électrique.
Je me suis même mis à amortir les sauts, ce que je ne fais que très rarement avec ma moto 2 temps.

Ce qui est agréable, c’est de ne pas avoir de commande au pied : ça permet d’avoir des appuis très stables et permanents, ce qui est particulièrement important en cross.

Pas de vibration pour le moteur électrique, du coup, tu « sens » vraiment mieux les réactions de la partie cycle.

Une inertie moteur bien moindre fait que la moto est très maniable et la remise des gaz a moins d’effet sur le comportement dynamique de la moto qu’avec un thermique.

Voilà pour les différences. Ca reste quand même un comportement identique à 95 % ! Il n'y a pas à réapprendre à faire de la moto.

Une chose aussi : l’absence de bruit donne l’impression de ne pas avancer au début (l’habitude d’avoir beaucoup de bruit quand on roule vite) alors que ce n’est pas le cas : il est trèèèèèès facile de se louper sur le point de freinage. Mais on prend vite ses repères.

Bref, c’est très intéressant.

Pierre

314R a écrit:

Je me suis même mis à amortir les sauts, ce que je ne fais que très rarement avec ma moto 2 temps.

Tu peux expliquer ça ?

O.

bjr

je pense aussi que pour le cross ou le tt en général le poids du pilote influence sur l'autonomie ?

gil

olidelac a écrit:

314R a écrit:
Je me suis même mis à amortir les sauts, ce que je ne fais que très rarement avec ma moto 2 temps.

Tu peux expliquer ça ?

Quand on saute en moteur thermique, l'assiette du saut dépend notamment du régime mais aussi de la montée en régime au moment où la moto décolle.
Par exemple, si on prend un saut en pleine accélération à un régime X, la moto a tendance a être plus sur l'arrière que si on prend ce même saut au régime X stabilisé depuis longtemps.

Donc, le saut est très sensible au mouvement de la poignée droite juste avant de sauter.

L'amorti consistant à "tordre" la moto en parallèle d'un mouvement des bras et des jambes pour ne pas qu'elle décolle, il y a un mouvement de guidon qu'il est difficile de faire en parallèle d'une gestion précise des gaz (pas tant que ça quand la position de la poignée est fixe, mais si on cherche à la tourner précisément en tordant le guidon c'est plus dur).

En électrique, l'assiette du saut dépend beaucoup moins (voire pas) du régime et de l'accélération. L'assiette du saut dépend donc moins du mouvement de la poignée juste avant de sauter.
Du coup, il est plus facile de "tordre" la moto, quitte à légèrement modifier la position de la poignée, ce qui a peu d'influence.

@ monogil : je suppose en effet que le poids a son importance, mais je pense que la façon de conduire a une influence plus grande. Si tu visses la poignée de gaz dans le coin comparé à une balade tranquille, je pense que l'autonomie va être sacrément réduite !

Il y a moins de couple de renversement que le moteur thermique, ou il faudrait regarder le sens de rotation du moteur, par exemple la Yam Moto GP tourne "à l'envers" pour contrer l'effet wheeling .

314R a écrit:

L'amorti consistant à "tordre" la moto

Tu aurais dit « scrub », on aurait compris tout de suite !


O.

Et le poids de la moto électrique ?

Je ne connaissais pas le terme de "scrub" !
Il y en a qui en font des particulièrement spectaculaires...

Je dirais que le poids est identique à celui de ma 250 2T avec le plein d'essence. Mais il y a 25 ch de moins...
En revanche, la sensation de poids est plus faible sur l'électrique du fait de la moindre inertie du moteur.

Pierre

314R a écrit:

Au début des années 2000, la mode du cross s'est mise au 4 temps. J'ai suivi la mode [...] Je n'ai pas du tout été convaincu. J'ai gardé mon 400 4 temps un an. Je suis revenu au 250 2 temps, bien plus rigolo.

Il n'était peut-être pas rigolo, ton 400, mais au moins, il était amphibie !


Est-ce qu'on peut déjà avoir une idée sur la tenue d'un moteur électrique dans des conditions d'utilisation rudes comme celles qu'on inflige à une moto de cross ?
Quel entretien particulier ?
Quelles sont les pièces qui souffrent ?
...

O.

Il n'y a pas de raison que la partie cycle ait un entretien différent que les cross classiques. Donc je suppose que les changements de roulements de roues et de biellettes, joints de fourche et j'en passe... se fassent aussi souvent. (sauf qu'ici c'est une KTM donc il n'y a pas de biellette)

Pour le moteur/batterie, le gros problème a justement été de parvenir à l'étanchéité pour pouvoir se prendre une belle flaque comme sur la photo.
Apparemment ils y sont parvenus, mais je ne suis pas sûr que le retour d'expérience soit encore suffisant vu le peu de modèles qui se sont vendus.

Pour l'entretien moteur a priori, ça n'en demande aucun car c'est un moteur brushless.
Seule la batterie commence à faiblir au bout de 700 charges je crois.

Reste à savoir comment va se comporter l'électronique entre la batterie et le moteur avec l'eau, la boue/le sable et le temps qui passe. Si je me souviens un peu de mes cours, dans le cas d'un moteur brushless, la commande est compliquée à faire (et de plus en plus compliquée quand la puissance augmente) puisque la commande doit asservir la fréquence de la tension d'alimentation (le brushless s'alimente en alternatif).

J'ai du mal à comprendre pourquoi ils n'ont pas utilisé un moteur à balais.
Certes il faut changer les balais de temps en temps (le temps d'utilisation avant de les changer se compte en centaine d'heures), mais la commande entre la batterie et le moteur est simplissime, donc robuste et peu chère s'il faut la remplacer.
La raison certainement : la masse d'un moteur à balais est supérieure à la masse d'un moteur brushless à puissance identique. (J'ai en tête 500 g/cv pour un balais et 100 g/cv pour un brushless)

Pierre

j'ai été voir un Trial il y a quelques mois en National j'ai été impressionné par le résultat de motos électriques,
en inter je ne sais pas si'il y en a

Ca doit être intéressant à essayer une trial électrique aussi tiens

Pierre

bjr

avec l'électrique, les sensations sont apparemment là !
et en silence !!!



gil

J'ai jamais essayé de tesla mais je suppose que ça accélère plus fort que la zoe

Pierre

Depuis quelques temps, une idée volette autour de ma tête.
Le motard à l'avatar bleu m'ayant déchargé de la partie moteur de ses motos, je pourrais me lancer dans la motorisation électrique.

Pourquoi pas une MF 650 ou une René Gillet 250 à moteur électrique, pour commencer ?

Doucement, l'idée se pose...

O.

C'est une aventure ! Pour en avoir discuté avec Yves KERLO, pour obtenir un rendement convenable le moteur électrique est une véritable bombe. Regarde les câbles que peut faire fondre un simple démarreur et tu comprends les contraintes sur le câblage pour passer une intensité propre à la locomotion de la machine.

J'ai bien conscience que c'est une sacrée aventure, et que la probabilité que je ne m'en sorte pas est proche de 1.

Mon but ne serait pas de construire une moto électrique qui fasse ce que peut faire une moto à moteur thermique.

Mon but serait plutôt d'imaginer ce que les différences par rapport au moteur thermique permettraient d'inventer.

Un exemple (ambitieux) : un circuit dont le revêtement conduirait l'énergie aux motos (qui auraient un moteur mais qui n'auraient pas de batterie = comme les trains), et qui reprendrait l'énergie que les motos rendent à la décélération.

Sachant que l'énergie (théorique) nécessaire pour amener un élément (une moto) d'un point A (le départ) au même point A (l'arrivée) est nulle, les motos pourraient tourner avec une dépense d'énergie minimale...
énergie qui pourrait d'ailleurs être solaire, captée par le revêtement (ça existe déjà) et stockée dans l'épaisseur de la chaussée...
chaussée qui serait la batterie commune à toutes les motos...
batterie qui, n'étant pas mobile n'aurait pas les contraintes de poids...

Je crois qu'il va falloir que je change de forum, parce que ça commence à trop se voir que je suis écolo, et que je ferais mieux de me "casser dans le Larzac et ne pas faire chier les autres".

O.

olidelac a écrit:

...
Sachant que l'énergie (théorique) nécessaire pour amener un élément (une moto) d'un point A (le départ) au même point A (l'arrivée) est nulle, ...
O.