Modernisation d’une Honda 900 Bol d’Or

En provenance de Belgique, il m’est arrivé tout ça :


Une Honda 900 Bol d’Or en état correct, accompagnée de bras de fourche de 600 CBR des années 95, de roues 17 pouces d’origine Kawasaki, de freins 4 pistons de je ne sais quoi, d’un bras oscillant de Suzuki 1 100 GSX et de diverses bricoles.
L’idée est d’adapter les composants plus jeunes sur l’ancienne pour en améliorer le comportement, sans attenter exagérément à l’allure d’origine. Une sorte de « mission upgrade ».

Les travaux commencent à l’avant, par la dépose de la fourche d’origine. Le propriétaire souhaite conserver des tés de Bol d’Or, pour se faciliter la vie avec les périphériques comme tableau de bord, contacteur à clé, pattes de phare. Bonne idée car reprendre les fixations de tous ces accessoires représente pas mal de travail.
Pour adapter les bras de fourche en Ø 41, le ré-alésage des tés d’origine en Ø 39 est prévu. L’opération se fera sur un té supérieur légèrement différent puisque adapté à un guidon en tube cintré en remplacement des deux demi-guidons bracelets connus sur les Bol d’Or livrées en France.


Pour agrandir les alésages des tés, il faut avant tout être bien dans l’axe de l’existant. Ensuite, il vaut mieux que rien ne bouge pendant l’usinage. Quelques outils spéciaux ont dû être fabriqués.


En 1, deux cimblots de la même épaisseur pour y appuyer le dessous des tés.
En 2, une bride élargie pour à la fois laisser passer l’outil d’alésage et plaquer le té sur les cimblots.
En 3, un centreur pour reprendre bien concentriquement l’alésage à refaire.

Lors de la mise en place et du bridage avant usinage, ça donne ceci :


Après agrandissement à 41, on voit ça :


Et après remontage sur la moto on obtient ceci, tout à fait dans l’esprit du projet : améliorer discrètement.


L’entretoise tournée pour le côté droit de la roue. A gauche, il y a la prise de compteur mais qui risque de se transformer en prise de tête car pour l’heure elle est loin de pouvoir trouver sa place.


Et avec la roue montée

Voilà un beau post.
Surtout pour moi qui me suis toujours demandé comment ont pouvait greffer des organes différents .

Chouette, un grand reportage macpépérien qui commence ! ! !

O.

Il y a encore de quoi bien t'amuser, ça fait toujours parti des trucs intéressant à faire car il faut cogiter, j'ai toujours regretté de ne pas avoir de tour et fraiseuse mais d'un autre côté il y a toujours un moment ou il faut dormir !!!!!!!
Encore une histoire à suivre

J'ai acheté des olives et qqs bibines et je suis bien installé pour le film qui arrive !....L'histoire commence bien et le scenario a l'air d'enfer

On va passer un bon moment !

C'est dans le cadre de ton boulot ???

C'est dans le cadre d'une 900 BO !!!!!

A jlc12, oui, c'est un boulot pour un client.
A dialmax, dans ce cadre je vais tenter d'éviter les jeux de maux.

chouette une évo sur base bol d'or!!!...

AAAAAAHHHHHH un reportage de MacPepR !
Super, ça commence bien !

Fais nous rêver comme le dernière fois !

Pierre

PS : je suis d'accord avec Dialmax. Seulement 24 h dans une journée, c'est mesquin, surtout qu'il faut dormir un minimum. Le mec qui arrivera à vendre du temps se fera des sacrés pépètes.

Il y en a qui vendent déjà du vent !

Bah moi, je vends entre autres des pattes de frein. Pour 900 Bol d'Or avec pinces Nissin de Chépakoi par exemple.
La suite commence par un carton. Découpé non pas selon le pointillé mais suivant la fourche et le nouvel étrier de la Bol d’or.


La précision de cette méthode de mesure étant douteuse, les piges, équerres et pied à coulisse sont de sortie pour relever les différents entraxes. La Commande Numérique n’ayant pas encore franchi mes murs, un « sous cul » comme disent les architectes est suffisant pour consigner les cotes.


Deux blocs de Fortal bruts.


Les mêmes correctement « cubés ».


Report des entraxes après consultation du « sous cul ».


Perçage en se centrant à chaque fois sur les centrages réalisés précédemment.


Usinage des divers pans coupés, par rapport aux divers trous matérialisés par des piges ou des queues de forêt.


Premier essai sur la moto

Réalisation des arrondis


Usinage des embrèvements côté fourche


Mise en place des pièces définitives

Ça commence très fort et "Mac Saitfére"

"sous-Q" et pas "sous-cul" !
Après, on va croire que les architectes sont des gens grossiers.

"Q" est l'abréviation de "calque".

O.

Sous cul concerne la selle ?

MacPepR = MacGyvR

olidelac a écrit:

"sous-Q" et pas "sous-cul" ! .../....

Je l'avais entendu et jamais vu écrit. Au moment où un copain m'avait révélé l'expression, on venait de dresser un crobard sur un papier vraiment pourri pour arriver à un dessin incompréhensible de celui qui n'avait pas vu toute la démarche.

DIALMAX a écrit:

MacPepR = MacGyvR

Ca vient un peu de là, lorsque j'étais le plus ancien d'une petite équipe de course et que j'avais fait quelques dépannages relevant de la "mécanique d'urgence".

Pour en terminer avec les aménagements sur l’avant de cette moto, il reste les pattes de garde-boue. Le propriétaire souhaitait une fixation sur ce principe :


Pour le coup, elles seront réalisées en POM, un plastique léger (densité 1,4), relativement solide pour un plastique en tout cas suffisamment pour tenir un petit garde-boue en polyester.
On commence par deux parallélépipèdes-rectangles, comme des cubes mais avec des rectangles. Ils sont percés de part en part à la cote de taraudage et la photo est prise au moment de la découpe des futurs deux demi-colliers.


Perçage des demi-pièces extérieures, pour laisser passer les vis.


Taraudage des côtés intérieurs


Travaux sur les parties extérieures


Assemblage et perçages successifs pour arriver au diamètre du fourreau de fourche.


Montage sur la moto, après perçage du polyester en se guidant sur les trous des colliers, histoire que tout tombe bien face à face.

Bonne idée ce coups de la pince en pehd tiens...à retenir !
Et sinon super boulot sur l'ensemble de la moto évidemment ! J'espère qu'on verra quelques photos de l'ensemble finis ! Les BO ont une super gueule modernisé !

Parmi les vœux du propriétaire et subséquemment les pièces arrivées avec la moto, il y avait un bras oscillant en alu de 1 100 GSX. Avant de jouer de la disqueuse et du poste à souder, une comparaison entre le bras d’origine et son remplaçant s’impose.
Première bonne nouvelle, le diamètre d’axe est le même. C’est bon ça Coco !
Par contre, côté longueur de logement dans le cadre, pas identique. Plus court sur le nouveau, il va falloir jouer des entretoises.


A l’arrière, c’est kif kif. Ce qui n’a pas grande importance puisque la roue sera changée.


Le bras alu est un peu plus long.


Ca commence à se corser quand on mesure l’ouverture des branches. Jusqu’alors, j’ai toujours vu la branche gauche plus décalée, pour laisser passer le porte-couronne et les amortisseurs de transmission. Coup d’ondes (version moderne du coup de fil) à Roger Ruiz qui confirme que je ne me suis pas gourré. Sauf que ça ne va pas être compatible avec la ligne de chaîne de la Bol d’or ça.


J’envisage donc de décaler le bras sur la gauche de la moto, plutôt que de m’embarquer dans une grosse reprise à coup de découpes et de soudures. Divers croquis s’ensuivent, ainsi que quelques prises de cotes sur les roues, pour voir la position des couronnes par rapport au centre de la jante.
A ne pas oublier, le pneu passera-t-il ? Photo ci-dessous.


Le porte-couronne passera-t-il ? Là, c’est non. Il faudra creuser légèrement. La solution d’accélérer violemment pour que les écrous de couronne fassent leur passage a été écartée …

Tu t'es encore embarqué dans un puzzle casse tête.
Mais comme tu aime ça , et nous de te suivre, ça sent la saine lecture

La suite est faite de copeaux, pour arriver à deux entretoises à placer entre le bras oscillant et le cadre. Elles servent à rattraper le jeu, à décaler le bras sur la gauche comme mesuré et décidé précédemment et autant que possible de cache-poussière pour les roulements.
Les voici terminées et en place.


Et en images, toutes les étapes de la fabrication, qui commence par le débit des bruts dans un barreau.


On commence par la réalisation d’une face.


Retournement pour les opérations à effectuer de l’autre côté qui débutent par un point de centre. Précision pour les connaisseurs, la pièce est prise en mors doux qui ont été dressés juste avant pour bien se reprendre en appui sur la face déjà usinée.


Avant trous, à 8/10 puis à 14/15


Perçage à Ø 20 pour le passage de l’axe


Dressage de la face et mise à longueur hors-tout.


Réalisation de l’évidement qui viendra coiffer l’extérieur des roulements pour faire cache-poussière.


Dressage du fond de l’évidement et réalisation de la cote qui donnera le calage latéral du bras.


Finition de l’extérieur, plus esthétique que réellement utile.


Retournement et fin de l’opération cosmétique.


Les deux entretoises terminées.

De plus en plus intéressant .
Surtout pour moi qui suis un gros nul avec cette machine

Un problème ? Réflexion, solution, création  Merci pour le partage, on se régale

Le bras oscillant décentré réalisé précédemment avait un but : centrer la roue arrière. Ou plus exactement, l’aligner sur la roue avant. C’est donc elle qui sert de point de départ et de référence.
Pour ce faire, j’ai utilisé deux règles de maçon en alu, appuyées sur les disques avant. On aurait pu également se prendre contre les bords de jante, peu importe. Il faut surtout que les règles soient parallèles et à la même distance de la jante des deux côtés. En prenant quatre mesures avec la jauge de profondeur ici en bas à gauche de la photo, on le vérifie.



Il faut aussi que cette belle géométrie se retrouve au niveau de la roue arrière, soit un bon mètre plus loin. Une petite vérification et un calage s’imposent, ici grâce au pied à coulisse qu’on voit fixé par des serre-joints légèrement en avant de la roue arrière.



Roue calée à fond de réglage de tension de chaîne, nouvelle sortie de la jauge à coulisse et toujours quatre mesures : en avant à gauche, en avant à droite, etc …
En tournant la direction, les règles pivotent aussi et la roue devient parallèle aux règles. Vérification en mesurant à l’avant et à l’arrière d’un même côté.
Déplacement de la roue le long de sa broche, pour le calage droite/gauche et l’alignement dans l’axe de la roue avant.


Au passage, petit contrôle de la ligne de chaîne qui est toujours à peu près dans les clous comme vu lors des mesures sur le bras oscillant non monté.


Mesure des cotes et réalisation de la première entretoise qui cale la roue arrière avec la roue avant.

CQFD  Belle leçon de choses, la rigueur des propos, la démonstration des photos